Entre Taude et Bellebranche a participé à l’enquête publique se tenant à la mairie de Bouère du lundi 8 juillet 2024 à 9h00 au mardi 23 juillet 2024 à 12h00. Cette enquête avait pour objet 4 projets d’aliénation de chemins ruraux.
Tous ces projets, concernaient de petits tronçons n’altérant pas la circulation pédestre. Notre association n’avait dès lors pas d’opposition de principe à ces projets si la perte occasionnée pour le bocage était compensée. Sur ces 4 projets, seul celui du Haut Poteau appelle en l’état un avis défavorable de notre part.
Notre déposition à l’enquête ;
Cette enquête a permi à ETB de clarifier son positionnement sur les ventes de chemins.
Bouère est une commune bocagère. Le SCOT de la Communauté de Communes de Meslay-Grez, et par suite son PLUI, font de Bouère une commune dont le bocage est à protéger. Se pose alors la question de ce qui est constitutif du bocage.
Si les haies font souvent aujourd’hui l’objet d’un classement à ce titre, les chemins en sont aussi un élément indispensable en ce qu’ils permettent le maintien ou l’implantation de ces fameuses haies en limitant les contraintes pesant sur l’exploitation des parcelles. Ils permettent aussi l’accès à tous à un paysage par nature fermé.
Par ailleurs, le chemin est aussi pour les communes un enjeu de maîtrise de leur propre territoire. En effet, une commune possédant un grand linéaire de chemin est mieux armée pour résister à de gros projets (exemple des carrières sur Bouère et St Brice) qui nécessitent souvent la maîtrise totale du foncier.
Pour toutes ces raisons, l’aliénation d’un chemin devrait principalement se faire au moyen d’un échange ou, pour le moins, au travers d’une vente avec compensation (plantation de haies, …)
Lorsqu’un chemin ne fait plus l’objet d’une circulation avérée, sa qualité environnementale peut malgré tout en faire une réserve de biodiversité intéressante et de notre point de vue rendre sa vente injustifiée.
Enfin lors de ventes de chemins, même accaparés préalablement, on doit toujours avoir en tête que le patrimoine commun environnemental est dégradé en vue de favoriser un usage privé : permettre d’exploiter plus facilement une parcelle, privatisation d’une voie bordant une maison en en améliorant la jouissance… L’opération ne peut donc faire l’économie d’un bilan coût/avantage pour l’environnement. Dans cette réflexion une simple vente ne permet pas de compenser la perte pour le bocage. Un accompagnement par des plantations de haies ailleurs peut cependant la rendre acceptable.
Au vu de ces éléments le projet d’échange de terrain au lieu dit « La Martinière » s’avère exemplaire.
Il est en effet tout à fait judicieux que la mairie ait proposé un échange de foncier permettant de créer une voie douce bordée de haies entre le hameau des Vignes et le bourg de Bouère. Cela restitue un vrai chemin au bocage, tout en augmentant le linéaire de haies. Par ailleurs cela sécurise des déplacements pédestres fréquents mais dangereux à cet endroit. Le bilan coût/avantage de l’opération pour le bocage nous semble très avantageux.
A l’opposé le projet de vente des chemins accaparés au lieu dit du « Haut Poteau » ne nous semble pas abouti en l’état en l’absence de compensation pour le bocage.
Dans le cas présent, une simple cession s’apparente comme la validation de la détérioration antérieure du secteur alors qu’il est possible d’utiliser cette cession pour l’améliorer.
Pour nous, il faudrait que cette cession, comme il a été demandé à Monsieur Cartier au Tertre, soit accompagnée d’une plantation de haies le long du PDIPR contigüe. Cela briserait l’openfield actuel et fermerait la vue sur le site industriel SEVESO. Cela permettrait aussi de reconstituer une continuité écologique entre le petit bois de la Pélivière et les deux haies jouxtant la voie ferrée.
Notre association accepterait d’aider à cette replantation et ne s’opposerait pas au déplacement de la haie perpendiculaire au chemin, dont le preneur a souhaité l’arrachage il y a deux ans, si sa replantation venait s’intégrer au linéaire implanté le long du PDIPR. Ainsi le bocage serait amélioré tout en facilitant l’exploitation des parcelles agricoles.
En l’état, le bilan coût/avantage de l’opération pour le bocage nous apparaît comme défavorable (perte d’un chemin sans compensation).